Que vous n’ayez jamais joué à Overwatch ou que vous ayez fait une pause, la découverte d’Overwatch 2 peut être intimidante. 35 héros à comprendre, une refonte du 6 contre 6 en 5 contre 5, des nouvelles cartes… La quantité de contenu est impressionnante et le jeu, l’une des plus importantes figures de l’e-sport, est assez technique. Afin d’aider les nouveaux venus ou les joueurs les moins expérimentés, nous nous sommes entretenus avec deux experts d’Overwatch : Féfé, l’un des principaux streamers du jeu en France, et Nuja, également streamer et joueur Top 500. Ils nous livrent ainsi leurs conseils pour se lancer dans le jeu de la meilleure des manières.
Le casting d’Overwatch 2 est divisé en trois rôles différents : les Tanks, les héros de Dégâts et les personnages de Soutien, quel rôle conseilleriez-vous pour débuter ?
Féfé : Je ne conseillerais pas de rôle en particulier, mais plutôt de tous les essayer. Chacun a ses spécificités, il faut tout tester pour trouver un style de jeu qui nous correspond. D’autant que ça permet de mieux comprendre ce que font les autres membres de l’équipe, ce qu’ils vivent, et d’éviter de faire des erreurs mettant en danger vos partenaires.
Nuja : Je suis d’accord avec Féfé, même si j’ai une petite préférence pour le Tank, le rôle le plus satisfaisant pour moi. Comme on est passé de deux Tanks à un seul, ils sont devenus des vrais « boss », c’est sûrement le plus fun pour celles et ceux qui n’ont jamais joué. D’autant que les héros de Dégâts vont ignorer les Tanks pour se concentrer sur les Soutiens et les autres héros de Dégâts, donc vous serez relativement tranquilles. J’ai fait découvrir D.Va à ma copine lors de sa première partie et elle s’est tout de suite amusée. Je pourrais aussi conseiller Orisa, qui a une bonne résistance aux dégâts.
Avez-vous un personnage particulier par rôle à recommander pour découvrir le jeu ?
Féfé : Pour apprendre le rôle du Tank, je dirais Winston. C’est un personnage qui ne demande pas de viser et vous allez pouvoir vous concentrer sur votre positionnement et le contrôle de l’espace. Il est assez facile à jouer, il possède à la fois un bouclier et suffisamment de mobilité, il est parfait pour protéger ses coéquipiers… Je dirais vraiment que c’est le meilleur personnage pour apprendre le rôle de Tank.
Nuja : Dans la catégorie Dégâts, pour un·e débutant·e, je pense forcément à Soldat 76, qui a un gameplay de base très proche des FPS classiques et qui possède aussi un sort de soin, ce qui permet d’être moins dépendant des Soutiens. En Soutien, je dirais Moira, une touche pour faire des dégâts, l’autre pour soigner, c’est assez simple et en plus elle peut s’échapper d’une situation tendue assez facilement.
Féfé : C’est vrai que ça permet aussi d’avoir cette vision du personnage de Soutien qui peut aussi faire des dégâts et pas uniquement soigner. J’ajouterais Ange et Lucio, ce sont des personnages avec lesquels on peut survivre et qui sont faciles à prendre en main, même à bas niveau, avec eux, on peut se sentir utile rapidement. Et pour apprendre le rôle de Soutien, le personnage le plus complet reste Ana, ce n’est pas le plus simple à jouer, mais c’est le plus complet et il permet aussi de développer sa capacité à viser si l’on joue Soutien avant d’envisager d’autres rôles.
Chaque rôle dispose d’une capacité passive commune à tous ses héros, en quoi est-ce important pour un·e débutant·e ?
Nuja : Les héros de Soutien récupèrent maintenant automatiquement de la vie s’ils ne se font pas toucher pendant quelques secondes, ce qui est agréable quand on débute : il suffit de se cacher un bref instant pour pouvoir repartir au combat avec toute sa santé, pas besoin de connaître l’emplacement des packs de soin sur les différentes cartes.
Féfé : Il permet en effet une certaine autosuffisance dans certaines situations et de rester utile simplement en survivant, il donne de l’indépendance aux Soutiens qui se sentiront moins en proie aux héros de Dégâts adverses. Pour le vivre en jeu, c’est beaucoup plus agréable qu’avant. Le passif des Tanks fait partie de la manière dont ces derniers ont été entièrement repensés dans le jeu. Ils sont désormais plus que des boucliers, des protecteurs, ce sont de vraies menaces, on peut moins affecter leurs déplacements, ils ne subissent plus les adversaires, ce sont eux qui dictent les déplacements.
Comment appréhender une si grande variété de cartes et de modes de jeu lors de ses premiers pas ?
Nuja : C’est vrai qu’il y a plusieurs modes de jeu différents, selon les cartes, et que ça peut désorienter au début. Il y a l’escorte de convoi, la capture de points, le nouveau mode Avancée… Mais je pense que le jeu sait vous guider, quel que soit le mode, il s’agit d’attaquer et de défendre et on sait toujours où il faut aller, c’est indiqué en permanence à l’écran de manière claire. Bien sûr, comme dans tout jeu, il y a aussi de l’apprentissage, par exemple, mémoriser l’emplacement des packs de soin sur chaque carte sera à terme indispensable.
Féfé : Pour moi, la meilleure solution, c’est de regarder du contenu à des fins éducatives et pas forcément de jouer. Si l’on se contente de jouer, on ne va pas savoir où se placer et on va répéter les mêmes erreurs. Il faut regarder des compétitions de haut niveau, regarder où les joueuses et les joueurs se positionnent sur les différentes cartes, regarder des streams de coachs ou des analyses de matchs, parce que la question du positionnement revient beaucoup. Ce sont des choses qui vous feront évoluer bien plus vite que de jouer pendant des heures.
Quelles sont les conséquences du passage au 5 contre 5 dans Overwatch 2 ?
Nuja : Le jeu est plus agressif, plus dynamique, plus rapide. Les héros de dégâts n’ont plus de capacités de ralentissement ou d’étourdissement, ce qui peut être agréable quand on débute, mais il y a aussi beaucoup moins de boucliers, donc moins de protection, il faut savoir utiliser l’environnement. Les erreurs sont très punitives, en 5 contre 5, lorsqu’il manque un membre de l’équipe, celle-ci se retrouve encore plus affaiblie qu’auparavant.
Féfé : Le 5 contre 5 apporte aussi de la visibilité, moins de joueuses et de joueurs utilisent leurs sorts et leurs capacités ultimes, il est plus facile de comprendre ce qui se passe durant une partie. Et on ressent aussi que seul·e, on peut avoir beaucoup plus d’impact que dans le premier Overwatch.
Il s’agit d’un jeu d’équipe, dans lequel la communication est indispensable, comment bien communiquer lorsque l’on débute ?
Nuja : Dans le premier Overwatch, on pouvait déjà utiliser des raccourcis pour communiquer sur des choses précises, comme donner le pourcentage de charge de sa capacité ultime à ses alliés par exemple. Dans Overwatch 2, un système de marquage fait son apparition. Il est souvent crucial de mettre une priorité sur une cible en particulier et c’est un moyen facile de le faire sans utiliser un micro. Mais je conseillerais quand même à celles et ceux qui débutent d’utiliser le micro le plus possible, surtout pour jouer en parties classées, dans lesquelles la communication est la clé. Je pense que la communication représente 50 % d’une victoire. Par exemple, je joue Sombra, et je préviens toujours mes alliés de la présence d’un ennemi avant que je ne le pirate. Il suffit qu’une Tracer ou un Winston m’aide à éliminer cette cible et l’avantage est incroyable.
Féfé : Le mieux, c’est de parler de ses propres ressources, de faire savoir à nos coéquipiers de quels outils on dispose et ce que l’on peut en faire. Si je joue Genji et que je signale que ma capacité ultime est disponible, ça peut nous aider à gagner un combat et la Ana de l’équipe pourra à son tour utiliser la sienne, qui renforce notamment mes dégâts, à ce moment précis. Communiquer sur les ressources des adversaires, qu’ils viennent d’utiliser leur capacité ultime ou qu’ils soient prêts à le faire par exemple, peut aussi être crucial.
L’utilisation des capacités ultimes peut effectivement déterminer l’issue d’un combat, quels conseils donneriez-vous à leur sujet ?
Nuja : À tout moment, vous pouvez voir le niveau de charge des capacités ultimes des membres de votre équipe en affichant le tableau des scores et il est important de prendre cette donnée en considération. Les capacités ultimes peuvent être en mesure de contrer celles de vos adversaires, celle de Lucio vous aidera par exemple à lutter contre celle de Genji, celle de Zenyatta contrera celle de Soldat 76… En ayant conscience du niveau des capacités ultimes adverses, vous utiliserez la vôtre de manière optimale.
Avez-vous des conseils pour celles et ceux qui souhaitent commencer à jouer en parties classées ?
Féfé : Il ne faut pas se focaliser sur les victoires et les défaites. Plutôt que de se concentrer sur le fait de gagner ou de perdre, il faut faire attention à ce que l’on peut faire pour jouer mieux, pour progresser à titre individuel. Il faut aussi déterminer ses conditions de victoire. Je donne souvent cet exemple : si je joue Zenyatta contre une composition bouclier, personnages de Dégâts à distance, mon rôle, en plus de soigner, est de faire des dégâts. Si la composition adverse comprend disons une Tracer, une Sombra et un Winston, mon rôle en tant que Zenyatta va être de survivre. Alors, j’aiderai mieux mon équipe qu’en faisant des dégâts. Il est commun de voir des joueuses et des joueurs jouer leur personnage toujours de la même manière, quelle que soit la composition de leur équipe et celle de leurs adversaires. Il est vraiment important de déterminer sa condition de victoire.
Nuja : Je dirais aussi que le fait de pouvoir changer librement de héros pour s’adapter à une situation donnée fait pleinement partie du concept du jeu, c’est ce qui lui donne son aspect stratégique.
Féfé : Oui il faut éviter de n’avoir qu’une corde à son arc. Même à très haut niveau, il est rare de voir quelqu’un n’utiliser qu’un seul héros. Avoir une panoplie disons de trois personnages par rôle avec des conditions de victoire différentes, c’est bien plus intéressant.
Merci à Féfé et Nuja d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. Overwatch 2 est disponible gratuitement sur PC, Xbox Series X|S et Xbox One.