
South of Midnight : Un conte envoûtant qui ne fait aucun compromis
À première vue, South of Midnight pourrait ressembler à un jeu d’action-aventure classique : une héroïne projetée dans une quête extraordinaire, des armes et pouvoirs magiques, des arbres de compétences… Mais il suffit de quelques minutes pour se rendre compte que ce titre est bien plus que cela. Nous n’avons jamais vu un univers vidéoludique comme celui-ci. En explorant l’intégralité de son troisième chapitre, une révélation s’impose encore et encore : cet univers, cette histoire, ces idées, même la musique, offrent quelque chose de totalement inédit, le tout porté par des combats exigeants et une exploration enivrante.
La preview commence alors que notre héroïne, Hazel, s’est déjà lancée à la recherche de sa mère, emportée par une crue soudaine. Avant même que nous n’enfilions ses baskets, elle a découvert qu’elle est une Tisseuse, capable de manipuler une forme ancienne de magie lui permettant de combattre et d’explorer en interagissant avec les fils invisibles qui maintiennent la réalité. Mais autour d’elle, cette réalité semble se distordre. Nous nous retrouvons plongés dans une campagne inspirée du Sud profond des États-Unis, un environnement que Hazel ne reconnaît pas… et qui, par endroits, lui est ouvertement hostile.
Les bandes-annonces nous ont déjà dévoilé beaucoup sur l’univers et le récit de South of Midnight, mais c’est en y jouant que l’on découvre la subtilité de son gameplay axé sur l’action. En parcourant le monde, vous découvrirez des sphères d’énergie miroitantes, scintillant comme des flaques d’huile. Entrer dans l’une d’elles vous mettra face aux Haints, des créatures issues du folklore sudiste. Chaque type de Haint a son propre style de combat : certains foncent sur vous avec des enchaînements au corps-à-corps, d’autres préfèrent attaquer à distance, tandis que certains invoquent des essaims d’insectes pour vous harceler. Rapidement, la stratégie devient essentielle : qui éliminer en premier pour maximiser ses chances de survie ?
South of Midnight ne fait pas de cadeau. Les combats sont exigeants et vous opposeront souvent à plusieurs Haints en même temps, chacun capable d’infliger de lourds dégâts. Le jeu devient alors un véritable ballet d’action rapide et nerveux. Vous devrez jongler entre différentes attaques pour survivre. Les combos au corps-à-corps sont puissants mais vous laissent vulnérable, tandis que la magie vous permet de repousser et d’attirer les ennemis, vous pourrez même lancer les plus petits d’entre eux sur leurs alliés !
Les améliorations de compétences offrent encore plus de flexibilité : j’ai rapidement opté pour une capacité passive augmentant les dégâts infligés aux ennemis entravés, ce qui m’a permis de neutraliser rapidement les menaces majeures. L’agressivité est la clé : même une esquive parfaite se transforme en contre-attaque, déclenchant une onde de choc magique là où vous vous trouviez une fraction de seconde plus tôt. Ces mécaniques rendent les affrontements plus profonds qu’il n’y paraît à première vue.
L’animation de South of Midnight est tout aussi fascinante que son univers. Chaque personnage est conçu pour évoquer l’esthétique artisanale de la stop-motion, avec des mouvements légèrement saccadés dans les cinématiques, leur conférant une aura étrange et envoûtante. Mais une fois la manette en main, l’action devient fluide et réactive, garantissant une prise en main impeccable. La transition entre ces deux styles est un véritable tour de force artistique de la part de Compulsion Games.
Quant au monde qui entoure Hazel, il est à couper le souffle. Des îles surgissent des marais de mangroves, des cabanes abandonnées et des passerelles délabrées luttent contre l’emprise étouffante de la nature. Des ronces géantes bloquent le passage, tandis que d’énormes pêches pourrissent lentement à la surface de l’eau. L’astucieuse conception des niveaux offre des zones compactes et denses à explorer, tout en donnant l’illusion d’un monde immense qui s’étend bien au-delà des limites accessibles. Une lumière sublime enveloppe le décor : un soleil bas projette des rayons dorés à travers les arbres noueux, tandis qu’un brouillard épais ajoute une touche de mystère et d’oppression.
Explorer cet univers repose sur les pouvoirs de Tissage d’Hazel, qui ne se limitent pas au combat. Grâce à eux, elle peut faire réapparaître des vestiges du passé pour progresser, glisser au-dessus des eaux inondées et remodeler son environnement pour révéler de nouveaux chemins. Bien que le jeu suive un parcours scénarisé (vous pouvez afficher la direction à suivre en pressant le stick droit), de nombreux recoins dissimulent des matériaux d’amélioration et des fragments de récit. Maîtriser vos pouvoirs et prêter attention aux indices cachés dans l’environnement vous encouragera à explorer autant les sentiers battus que leurs détours.

En suivant le chemin principal, Hazel rencontre Catfish, un personnage à la fois narrateur et compagnon d’aventure, qui se retrouve piégé par un arbre humanoïde. Pour le libérer, vous devrez récupérer une bouteille magique sur un bottle tree (ces arbres ornés de bouteilles colorées, que l’on retrouve sur le logo du jeu) afin d’absorber la douleur qui tord l’arbre et la région qui l’entoure.
Ce qui semble au départ être une simple mission se révèle bien plus sombre : sans trop en dévoiler, vous découvrirez progressivement l’histoire d’un homme ordinaire transformé en arbre monumental par une vie de souffrance et de tourments.
Cette approche narrative fait toute la singularité de South of Midnight. Hazel n’a pas peur de jurer (honnêtement, qui ne le ferait pas à sa place ?) et les récits qu’elle déterre ne sont pas de simples contes de fées. Compulsion Games a toujours décrit le jeu comme une histoire Southern Gothic et cette influence est palpable à chaque instant. Les légendes qu’il explore sont empreintes d’une noirceur tangible et l’horreur qui imprègne cet univers n’est jamais édulcorée. En tant que Tisseuse, Hazel est là pour réparer ce qui est brisé et ce monde est en ruines.

Mais South of Midnight ne se contente pas de vous enfermer dans un schéma répétitif. Alors que vous pensez avoir maîtrisé les mécaniques de combat et d’exploration, le jeu change radicalement les règles : une créature indestructible commence à vous pourchasser, transformant l’expérience en une fuite effrénée où vous devrez enchaîner sauts, glissades et courses murales pour lui échapper.
Le moment le plus marquant de cette démo survient lors du climax du chapitre : nous savions déjà que chaque grande zone du jeu mettrait en scène une créature mythique inspirée du folklore local. Mais ici, l’affrontement attendu ne se termine pas en combat de boss traditionnel. Hazel n’est pas une destructrice, elle est une guérisseuse. L’ascension spectaculaire d’un arbre immense offre une vue imprenable sur notre parcours et, au sommet, nous ne mettons pas fin à la vie de la créature, nous l’aidons à guérir de ses blessures intérieures.

Alors que nous gravissons l’arbre, la bande-son évolue : des bribes d’une chanson se mêlent à l’ambiance musicale, jusqu’à s’épanouir pleinement et révéler toute l’histoire de cette créature. Une fusion magistrale entre gameplay, narration et musique , du jamais vu. Et c’est toute la promesse de South of Midnight : un jeu qui ose être différent, mystérieux et inoubliable.
South of Midnight sera disponible en 2025 sur Xbox Series X|S, PC, Steam, Cloud et sera jouable dès le jour de sa sortie dans le Game Pass.