
Elden Ring Nightreign : Junya Ishizaki (Battle Director) répond à 20 questions essentielles
Quand il a été annoncé il y a quelques mois aux Game Awards, Elden Ring Nightreign de FromSoftware a immédiatement enflammé Internet, suscitant de nombreuses interrogations sur l’expérience qu’il allait offrir. La bande-annonce montrait une bonne dose d’action dans le pur style Elden Ring, avec en prime quelques caméos surprenants de boss issus d’autres jeux de FromSoftware. Pourtant, de nombreux fans avaient encore beaucoup de questions. Aujourd’hui, je peux enfin en éclaircir quelques-unes.
À l’approche du test réseau, sur inscription, de ce week-end sur Xbox Series X|S, j’ai eu l’opportunité de passer quelques heures sur Elden Ring Nightreign et je peux dire sans hésitation que c’est une expérience à part entière. Le jeu intègre de manière fluide un mélange surprenant de mécaniques de gameplay, tout en restant fidèle à l’ADN de FromSoftware. Dirigé par Junya Ishizaki, Battle Director sur Elden Ring, Nightreign promet de séduire aussi bien les nouveaux venus que les vétérans lorsqu’il sortira le 30 mai 2025 sur Xbox Series X|S.
Alors, sans plus attendre, passons aux questions !
Elden Ring Nightreign est-il une suite d’Elden Ring, une extension ou quelque chose de totalement différent ?
C’est quelque chose de totalement différent ! Même si Nightreign partage de nombreux éléments avec le célèbre action-RPG de 2021 (après tout, « Elden Ring » est dans le titre), il ne poursuit pas l’histoire d’Elden Ring et ne mettra en scène aucun des personnages ou lieux du jeu original. La meilleure façon de le décrire est qu’il s’agit d’une expérience parallèle, à la fois familière et totalement inédite.
Quel genre de jeu est Nightreign ?
Alors, c’est là que les choses deviennent intéressantes. Officiellement, Nightreign est un « RPG en sessions », ce qui signifie que chaque partie sera différente. Mais ce n’est pas un RPG au sens classique du terme. Vous ne créerez pas votre propre personnage, vous n’améliorerez pas ses statistiques, il n’y a pas d’arbres de dialogue et l’histoire est assez limitée, en dehors du lore des personnages et du monde. C’est une expérience unique qui emprunte des mécaniques de gameplay à plusieurs genres : les hero shooters, les Battle Royale et, bien sûr, les RPGs.
OK, donc c’est un RPG… mais pas vraiment un RPG ? Je suis déjà perdu.
Je comprends, c’est un concept à assimiler ! Je l’admets, j’ai aussi eu besoin d’un moment pour bien comprendre. Voici l’essentiel du gameplay :
Vous et deux autres joueurs (le jeu se joue toujours à trois, il est impossible d’y jouer en solo) êtes lâchés sur une carte appelée Limveld. Votre objectif est de survivre pendant trois jours face aux forces de la nuit, en faisant progresser votre personnage et en récupérant un meilleur équipement. Votre but ultime est de devenir assez puissant pour affronter les boss que vous croiserez.

Des boss de FromSoftware ? Difficile de ne pas être intrigué !
Exactement ! À la fin de chaque journée, vous affronterez un boss qui vous récompensera avec du loot (butin), ce qui, en théorie, facilitera votre survie. À la fin de la troisième nuit, vous affronterez un Nightlord (« Seigneur de la Nuit »). Si vous le battez, vous obtiendrez des améliorations semi-permanentes pour votre personnage (j’y reviendrai plus tard). L’un des aspects les plus cool de Nightreign, c’est qu’il propose des boss issus de plusieurs jeux de FromSoftware, notamment Elden Ring (on y retrouve Margit et Gilika, la Reine semi-humaine) et la série Dark Souls (bonjour, Roi sans nom !) Si vous aimez les affrontements de boss signés FromSoftware, vous allez être aux anges.
Y a-t-il des boss issus d’autres jeux de FromSoftware ?
Pour l’instant, FromSoftware n’a confirmé que des boss des jeux Dark Souls et d’Elden Ring. Mais on espère tous secrètement voir des boss de Sekiro, voire d’un autre jeu qui n’est pas sur Xbox (je pense que vous voyez lequel). En revanche, il y a très peu de chances de voir des boss issus de la série Armored Core.
Si on ne crée pas son propre personnage, qui incarne-t-on ?
Avant chaque session, vous choisirez un « Nightfarer », chacun ayant ses propres compétences et capacités. Chaque Nightfarer possède également un « pouvoir ultime », classé dans l’une des trois catégories : attaque, défense ou soutien. Le bon timing et la synergie entre ces ultimes sont des éléments essentiels du gameplay. De plus, votre équipe peut choisir trois Nightfarers différents ou opter pour plusieurs fois le même personnage (deux voire trois fois le même). Chaque configuration a ses avantages et ses inconvénients, il est donc important de bien communiquer et de travailler ensemble.
Quels sont les types de personnages disponibles ?
Dans la version finale du jeu, prévue pour mai, il y aura huit Nightfarers, mais le test réseau en proposera trois :
- Wylder : Un personnage équilibré avec un gameplay accessible, parfait pour les nouveaux joueurs.
- Guardian : Un guerrier à tête d’aigle, spécialisé dans la défense. Il peut repousser les ennemis et déployer une barrière protectrice.
- Recluse : Une puissante mage, difficile à maîtriser mais redoutablement efficace entre de bonnes mains.
Wylder et Guardian rappelleront des archétypes familiers aux fans d’Elden Ring et des Souls, avec leurs armes et boucliers. Recluse, en revanche, bouscule les codes habituels des mages dans ces jeux.

Ça veut dire que la Recluse ne peut pas juste lancer des sorts et recharger ses PF quand elle veut ?
Non, c’est là que ça devient intéressant. Elle peut bien lancer des sorts et utiliser des attaques magiques, mais recharger ses PF (points de focalisation) n’est pas si simple. Au lieu de simplement boire une fiole, elle doit récupérer des « marques d’attribut » générées par les ennemis touchés par des attaques magiques, de feu, de foudre ou sacrées. Une fois quatre marques accumulées, elle peut déclencher une attaque surpuissante, dont l’effet dépend des types de marques collectées. De plus, son ultime, « Song of the Blood Soul » (Chant de l’âme de sang), permet de marquer les ennemis : en les attaquant, ses coéquipiers peuvent récupérer des PV (points de vie) et des PF. Les bons joueurs de Recluse seront donc des alliés très recherchés, car elle peut renforcer toute l’équipe.
Comment commence une partie en général ?
Avant de lancer une session, vous vous retrouverez au Bastion de la Table Ronde, qui a subi quelques rénovations depuis la dernière fois qu’on l’a vu. La plus grande nouveauté est une zone d’entraînement avec des mannequins d’entraînement. Vous pourrez y modifier plusieurs paramètres, comme votre niveau, votre endurance ou les dégâts infligés, ce qui en fait un excellent moyen de s’entraîner en dehors des sessions. Une fois prêt, vous lancez une expédition et entrez-en matchmaking. Après avoir trouvé deux coéquipiers, vous aurez 10 secondes pour choisir votre Nightfarer. Ensuite, vous serez déployé dans Limveld.
Déployé ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
C’est là qu’entrent en jeu certaines mécaniques empruntées à d’autres genres. Comme dans Fortnite, Apex Legends ou PUBG, chaque session de Nightreign commence par une phase de descente aérienne. Votre personnage s’accroche aux serres d’un immense Faucon Spectral et plane au-dessus de la carte. Pendant ce vol, vous et vos coéquipiers pouvez placer des marqueurs pour décider où atterrir. Ce n’est pas obligatoire, mais croyez-moi, il vaut mieux rester groupés.
D’accord, et une fois au sol, que se passe-t-il ?
Dès que vous atterrissez, la phase d’exploration commence. Et là vous allez explorer la carte, éliminer des ennemis, ouvrir des coffres et briser tout ce qui peut contenir du loot.L’objectif ? Récupérer de l’équipement pour améliorer vos chances de survie. De plus, vaincre des ennemis vous rapporte des runes, qui servent à monter en niveau.
Comment ça, monter en niveau ? Je croyais que ce n’était pas un RPG ?
Ce n’est pas un RPG traditionnel ! Oui, vous gagnez de l’expérience et vous pouvez vous améliorer à un site de grâce, mais vous ne répartissez pas de points dans des statistiques comme la Force ou l’Intelligence. Au lieu de ça, vous progressez simplement de niveau 1 à 2, puis 3 et ainsi de suite. Ce niveau influe, parmi d’autres choses, sur les dégâts que vous infligez et que vous encaissez. La montée en niveau est importante : affronter le boss de la première nuit en étant niveau 1 est quasiment impossible, tandis qu’au niveau 6, il devient bien plus gérable.

Pourquoi ne pas juste monter de niveau un maximum pour rendre le jeu plus facile ?
C’est là que le vrai défi commence ! Pendant que vous explorez, montez en niveau et trouvez du meilleur équipement, un « Circle of Flame » (Cercle de flammes) se referme progressivement autour de vous (oui, exactement comme dans Fortnite, PUBG ou Apex Legends.) Si vous restez en dehors de ce cercle, vous subirez des dégâts en continu, ce qui signifie qu’il faut toujours garder un œil sur sa position. Au fil de la journée, le cercle se resserre et son centre devient de plus en plus évident. C’est précisément là que se trouve le Nightlord, que vous devez vaincre pour passer au jour suivant. Pour survivre, il faudra donc avancer rapidement et bien gérer son temps d’exploration.
Quelle est la taille de la carte ? Peut-on invoquer Torrent comme dans Elden Ring ?
La carte est grande, mais beaucoup plus petite que celle d’Elden Ring. Je dirais qu’elle fait à peu près la taille de deux régions du jeu combinées. Malheureusement, Torrent n’est pas de la partie. Mais cela ne signifie pas que les déplacements sont lents. Vous pouvez sprinter en cliquant sur le stick analogique et la vitesse est plutôt impressionnante. Il existe des mécaniques de parkour, comme l’escalade et les sauts muraux, qui permettent d’atteindre rapidement des hauteurs (et bonne nouvelle : pas de dégâts de chute !). Certains endroits disposent de Sources spirituelles, qui vous propulsent dans les airs et vous permettent de planer grâce à votre Faucon Spectral. Se déplacer dans le monde est fluide et très plaisant.
À part courir et éliminer des ennemis, que peut-on faire dans le monde ?
Plein de choses ! Même si le temps est limité, l’exploration est récompensée. Augmenter le nombre de fioles de soin en trouvant des églises. Participer à des combats spéciaux en nettoyant des camps ennemis pour obtenir des récompenses. Ou encore faire face à des événements dynamiques, garantissant que chaque partie est unique. Dans l’une de mes sessions, une douzaine de fourmis géantes ont surgi du sol en plein combat contre un mini-boss. Spoiler : ça s’est mal terminé.
Peut-on croiser des ennemis plus coriaces en dehors des boss ?
Oui, il est tout à fait possible de croiser des ennemis bien plus coriaces en dehors des boss principaux. Au cours de mes parties, j’ai affronté des adversaires redoutables comme des Nobles de la peau de Dieu, des Golems ou encore des Parfumeurs dépravés. Ces mini-boss offrent un vrai défi, mais ils valent le détour puisqu’ils rapportent un grand nombre de runes pour monter en niveau et permettent d’obtenir un meilleur équipement. Cependant, chaque fois qu’un ennemi puissant laisse tomber une arme, il faudra choisir entre plusieurs options, chacune ayant ses propres forces et faiblesses, rendant la prise de décision aussi stratégique qu’essentielle.
Pourquoi ne pas toujours choisir l’arme la plus puissante ?
Choisir l’arme la plus puissante n’est pas toujours la meilleure option, car les bonus passifs jouent un rôle essentiel. Lorsque vous équipez une arme, vous bénéficiez d’un effet passif même si vous ne l’utilisez pas directement. Par exemple, une épée longue de bas niveau peut ne pas infliger beaucoup de dégâts, mais elle peut ajouter un effet de foudre à votre épée principale plus puissante. Il faudra faire des compromis et choisir judicieusement, mais c’est aussi ce qui fait tout l’intérêt du jeu. Et bien sûr, mourir fait partie de l’expérience.

Ah, le bon vieux « Vous êtes mort ». Que se passe-t-il quand on meurt ? Est-ce comme en multijoueur dans Elden Ring ?
Ah, le fameux « Vous êtes mort ». Mais ici, la mort ne fonctionne pas comme dans le multijoueur d’Elden Ring. Lorsque vous tombez au combat, vous n’êtes pas immédiatement éliminé : votre personnage reste au sol et peut ramper en appelant ses coéquipiers à l’aide. S’ils parviennent à vous rejoindre à temps, ils peuvent vous ranimer… en vous attaquant. Oui, pour vous relever, vos alliés doivent frapper votre corps et plus leurs attaques sont puissantes, plus la résurrection est rapide. En revanche, chaque réanimation successive prend de plus en plus de temps. Cela donne lieu à des moments particulièrement chaotiques, notamment lors des combats de boss, où il faut jongler entre attaquer l’ennemi et ranimer ses coéquipiers en pleine mêlée.
D’accord, disons que je survis à la nuit et que je bats le boss. Quelle est ma récompense ?
Si vous survivez à la nuit et parvenez à vaincre le boss, vous serez récompensé par une relique, un artefact qui octroie des améliorations semi-permanentes à votre personnage. Les reliques existent en trois couleurs, rouge, jaune et verte, et chaque Nightfarer possède un nombre limité d’emplacements spécifiques à ces couleurs. Par exemple, un personnage peut avoir deux emplacements rouges et un vert ou bien un de chaque. Ces reliques offrent des bonus qui restent actifs non seulement pour la session en cours, mais aussi pour les suivantes et vous pouvez les échanger entre chaque partie afin d’optimiser votre build. Ce système apporte une dimension stratégique supplémentaire, avec des combinaisons potentiellement très puissantes à découvrir.
Bon je suis convaincu ! Quand pourra-t-on jouer à Elden Ring Nightreign ?
Si vous avez obtenu une place pour le Test réseau fermé, vous pouvez déjà y jouer ce week-end. Sinon, il faudra attendre la sortie officielle le 30 mai 2025 sur Xbox Series X|S.