Ninja Gaiden 4 : Tranchant, rapide, impitoyable, l’action en 3D renaît !

Dans un recoin de Tokyo, désormais transformé en métropole gangrenée par les ténèbres, Yakumo se retrouve en bien mauvaise posture, sous les assauts incessants de l’Ordre du Dragon Divin, une faction composée d’innombrables combattants. Avec pour seule bouée de sauvetage l’élixir de vie, presque à sec, Yakumo libère sa puissante forme Bloodraven d’un geste fluide et instinctif, une traînée rouge vif accompagnant chacun de ses coups d’épée. Désormais doté de capacités dévastatrices, il commence à renverser le cours de la bataille.

C’était il y a à peine quelques jours, lors de l’une des toutes premières scènes du jeu, que s’est déroulée devant mes yeux une séquence d’action étonnamment riche et variée, dans l’une des salles de conférence du siège de PlatinumGames. J’ai eu l’occasion non seulement d’essayer le tout début de Ninja Gaiden 4, fraîchement présenté lors du Xbox Games Showcase 2025, mais aussi de m’entretenir avec Yuji Nakao de PlatinumGames Inc., qui occupe à la fois les rôles de producteur et de réalisateur du titre.

Tandis que la nouvelle technique révélée par Ryu Hayabusa dans la bande-annonce du Xbox Games Showcase 2025 s’est conclue sur un mystérieux « …restez à l’écoute pour de futures annonces ! », je suis là pour vous partager ce que nous avons découvert ce jour-là, ainsi que les réflexions et intentions de Nakao.

Une nouvelle ère pour Ninja Gaiden

Dès le Chapitre 1 du jeu, l’un des moments les plus marquants de la scène d’introduction fut la manière dont l’une des techniques emblématiques de Ninja Gaiden, la Technique d’Oblitération, une exécution finale qui achève les ennemis agonisants d’un coup fatal, s’intègre désormais de façon fluide à une multitude de combos.

« Ce jeu propose énormément de nouveautés, c’est l’un de ses plus grands atouts », explique Nakao. « Nous avons accordé une attention toute particulière à la profondeur, à l’étendue et à la richesse du gameplay, en mettant l’accent sur les techniques qui peuvent évoluer selon le niveau de maîtrise du joueur. » Le ton de sa voix trahit une certaine excitation. Il a hâte de voir comment les joueuses et les joueurs, vétérans comme nouveaux venus, qui viseront le prestigieux rang « Maître Ninja » s’approprieront les nouveaux systèmes du jeu. Plus votre niveau progresse, plus vous serez en mesure de créer et exécuter des enchaînements et séquences d’action spectaculaires. Sans aucun doute, Ninja Gaiden 4 offre une profondeur d’expression permettant un tel niveau de maîtrise.

L’univers du jeu a lui aussi évolué avec l’introduction de Yakumo, qui ne descend pas du clan des ninjas du Dragon, comme Ryu Hayabusa, mais appartient à une nouvelle faction : le Clan du Corbeau. Ce changement a entraîné certaines modifications dans les détails de l’univers. Par exemple, les niveaux sont parsemés de ce qui semble être des sanctuaires mécaniques, les Terminaux du Nid Obscur, propres au Clan du Corbeau. Ces terminaux servent de points de ravitaillement, permettent d’accepter des Missions optionnelles pour gagner des Pièces Ninja et offrent aussi l’occasion d’échanger quelques mots avec Umi, l’opératrice de Yakumo.

Une expérience Ninja Gaiden réinventée

Je pénètre dans l’arène du tout premier combat de Yakumo, pour y découvrir le paysage urbain transformé de Tokyo, tel qu’il avait été révélé plus tôt cette année lors du Developer_Direct. En tant que prodige du Clan du Corbeau, Yakumo maîtrise parfaitement les mécaniques d’action emblématiques de Ninja Gaiden, comme la technique des « Shadowless Footsteps »  (Pas Sans Ombre), qui lui permet de courir librement sur les murs, ou encore le « Flying Bird Flip » (Saut de l’Oiseau Volant), un mouvement essentiel pour atteindre les hauteurs. Naviguant sans effort à travers la verticalité d’immeubles imposants, Yakumo affronte l’Ordre du Dragon Divin avec une précision stylée, mêlant le rythme de combat nostalgique propre à la série à une nouvelle mécanique d’Assassinat, qui permet d’éliminer silencieusement et habilement les ennemis isolés avant d’engager le gros des troupes. La première portion du niveau se déroule sans accroc sous les gestes assurés de Yakumo.

Alors que Yakumo progresse dans les toutes premières phases du jeu, je commence rapidement à m’approprier ses mouvements et techniques de base. Et juste au moment où l’envie d’enchaîner des actions de ninja toujours plus stylées se faisait sentir, je fais la rencontre de Tyran, un ninja vétéran que l’on croise à plusieurs reprises dans différentes zones, y compris dès le premier niveau. Tyran enseigne les Compétences de combat en échange de Pièces Ninja et grâce à lui, j’ai pu apprendre plusieurs techniques emblématiques de Ninja Gaiden, telles que le Vol d’hirondelle, le Izuna drop et même la Technique ultime. Cette progression en douceur permet aux joueurs de bien assimiler la richesse des mouvements et mécaniques qui les attendent dans un Ninja Gaiden. De plus, pour celles et ceux qui découvrent les jeux d’action, chaque compétence peut être entraînée individuellement dans des sessions dédiées au Ninjutsu.

Au-delà des techniques classiques, Tyran propose aussi de nombreuses compétences inédites, conçues pour offrir une expérience fraîche et distincte des précédents volets de la série.

Parmi ces nouvelles Compétences de combat, on retrouve « le Fatal Flash » (Flash fatal). Cette technique permet d’enchaîner instantanément une attaque complémentaire si vous parvenez à synchroniser votre coup avec celui de l’ennemi. Selon Nakao, réussir un Fatal Flash forcera l’adversaire à lâcher des « Blood Essence » (Essences de Sang), même s’il n’est pas complètement vaincu. Vous pouvez alors enchaîner immédiatement avec la Technique ultime pour déclencher une série de frappes dévastatrices ou tirer parti de l’ouverture pour vous repositionner stratégiquement. Plus vous apprendrez à lire les comportements ennemis, plus vous serez en mesure de faire pencher la balance du combat en faveur de Yakumo, ouvrant ainsi de nouvelles voies offensives entièrement dictées par votre talent.

La Forme Bloodraven
Au fil de la session de jeu, Nakao partage davantage de détails sur les particularités de la Forme Bloodraven, notamment le fait qu’une fois activée, elle remplace l’ensemble des attaques de base par de nouveaux mouvements inédits. Il est donc essentiel d’apprendre comment l’exploiter au mieux en combat, d’autant que cette transformation consomme rapidement la jauge « Bloodbind Gauge » (Lien sanguin), nécessaire à son activation.

« Si vous sautez pendant que vous ête en Forme Bloodraven, Yakumo plantera son épée dans le sol, puis l’élèvera à la verticale, ce qui lui permet de prendre de la hauteur pour observer momentanément le champ de bataille », explique Nakao. « Plus tard, vous apprendrez à lancer des attaques à partir de cette position, mais à la base, il s’agit surtout d’une technique d’observation qui vous rend invincible momentanément, idéale pour analyser les mouvements ennemis. »

Nakao décrit également une autre mécanique intégrée à la Forme Bloodraven : une contre-attaque baptisée Hōgeki, capable de dévier les attaques puissantes des ennemis, voire de briser la posture de ceux dotés d’une super armure. « Si vous souhaitez adopter une approche prudente et sécurisée, vous pouvez utiliser une attaque à longue portée de la Forme Bloodraven au bon moment, pour déclencher un Hōgeki assez facilement », explique-t-il. « En revanche, en restant à distance, vous ne pourrez pas exploiter efficacement l’ouverture créée. Cela donne lieu à une forme de jeu d’équilibre, où vous devez choisir entre une stratégie sûre mais peu rentable, ou un jeu rapproché plus risqué, dans l’espoir de réussir un Hōgeki décisif. »

La Forme Bloodraven offre également la capacité redoutable de percer les gardes ennemies tout en infligeant des dégâts et maîtriser son timing d’activation peut augmenter considérablement vos chances de survie. Il s’agit du moyen le plus rapide de briser une garde, comme me l’a démontré Nakao en direct. J’ai vite remarqué que l’intégration de cette forme dans mon enchaînement de combos modifiait considérablement la difficulté des affrontements.

J’étais partagé entre l’émerveillement et une légère frustration en voyant Nakao démontrer une maîtrise parfaite du système, mais il me rassure avec un sourire :

« Quand PlatinumGames discute avec Team Ninja de ce nouveau Ninja Gaiden, on plaisante souvent en disant : « On a créé un truc qui ne ressemble pas du tout à un jeu moderne, c’est juste trop difficile. » Aujourd’hui, les jeux tendent à être plus accessibles, mais Ninja Gaiden 4 prend le contre-pied total. Alors ne baissez pas les bras ! »

Compétences d’armes, Caddis Wire et Exécutions sanglantes
En plus de la Forme Bloodraven, plusieurs éléments récemment introduits promettent d’ajouter une profondeur stratégique supplémentaire : les Compétences d’armes, propres à chaque arme que vous trouverez au fil de l’aventure ; le Caddis Wire, un outil semblable à un grappin que Yakumo utilise pour se projeter dans les airs  et enfin, la « Berserk Gauge » (Jauge de fureur), qui se remplit au fur et à mesure que vous infligez des dégâts, encaissez des coups ou utilisez la Technique d’oblitération, incitant ainsi à un style de jeu résolument plus offensif.

Parmi ces nouveautés, c’est surtout l’effet de la Berserk Gauge qui m’a marqué et la façon dont l’état de Fureur peut complètement renverser l’issue d’un affrontement en un seul coup bien placé. « Une fois que vous entrez en mode Fureur, vous pouvez déclencher des attaques finales surpuissantes, appelées « Bloodbath Kills » (Exécutions Sanglantes), explique Nakao. « Par exemple, avec Takeminakata, la première arme que vous manierez, une attaque chargée peut éliminer instantanément les ennemis mineurs, quelle que soit leur santé restante. » Mes compétences ne m’ont permis d’exécuter que quelques Bloodbath Kills, mais chacune d’elles a été aussi spectaculaire que décisive.

À la fin de ma session, je me suis assis avec Nakao pour discuter plus en détail de Ninja Gaiden 4. Il m’a alors confié sa réflexion sur Yakumo, le nouveau protagoniste, sa vision de la modernisation d’une série culte et son ambition de redonner de l’élan à l’un de ses genres de prédilection.

Entretien avec Yuji Nakao, producteur et réalisateur de Ninja Gaiden 4

Par le passé, Ryu Hayabusa était le protagoniste emblématique de la série Ninja Gaiden. Mais dans Ninja Gaiden 4, c’est Yakumo qui prend le relais. Maintenant que nous avons pu le voir à l’œuvre et découvrir ses mécaniques uniques, pouvez-vous nous dire ce qui le rend si intéressant ?
L’une des principales raisons qui nous a poussés à introduire un nouveau protagoniste, c’est que Ninja Gaiden 4 marque le grand retour de la série après une longue absence. Nous comptons bien sûr sur le soutien des fans de la première heure, mais en parallèle, nous voulions aussi créer un personnage capable de permettre aux nouvelles joueuses et nouveaux joueurs de découvrir la série sur un pied d’égalité et de grandir en même temps que lui. C’était une vision partagée entre Team Ninja et PlatinumGames et de cette idée est né Yakumo.

Bien sûr, revivre l’expérience classique de Ninja Gaiden garde toute sa valeur, mais nous pensons que ce que recherchent vraiment les fans, anciens comme nouveaux, c’est une nouvelle manière de jouer, qui va au-delà de ce qui a déjà été proposé. Dans cette optique, nous avons positionné Yakumo comme un pilier à la fois nouveau et nostalgique, capable de porter un jeu qui renoue avec l’héritage de la série tout en se réinventant.

Yakumo n’apporte pas seulement des combats spectaculaires visuellement grâce à la Forme Bloodraven Form, une transformation totalement inédite dans la série. Il incarne aussi le gameplay technique et exigeant qui a fait la réputation de Ninja Gaiden, à travers sa forme de base. Avec Ninja Gaiden 4, nous avons voulu concrétiser tout ce que nous avons toujours rêvé d’exprimer dans un jeu d’action et Yakumo incarne pleinement cette vision. Nous espérons que les joueurs découvriront son potentiel à leur façon et tireront le meilleur parti de ses capacités.

En jouant à Ninja Gaiden 4, j’ai eu l’impression que chaque aspect du jeu avait été affiné avec soin, avec une expérience repensée pour les joueurs d’aujourd’hui. Avez-vous rencontré des difficultés particulières dans le design du système de combat ? Des défis mémorables à partager ?
Je dirais que la partie la plus difficile, ça a été tout ce qui touche aux déplacements du personnage, ce qu’on peut appeler les actions de mouvement. Nous avons énormément travaillé pour ajuster la réactivité de ces éléments. Dans les anciens Ninja Gaiden, les mouvements, course, saut, annulations d’attaque, y compris la « Reverse Wind Technique »  (Technique du Vent Inversé), avaient une prise en main très physique, très « humaine ». Cette sensation de solidité renforçait l’aspect linéaire et lourd des déplacements, mais pour aller vers quelque chose de plus rapide, plus fluide, nous devions augmenter considérablement la réactivité.

Cela dit, il fallait aussi préserver cette sensation unique de prise en main propre à la série, tout en faisant en sorte que le jeu reste accessible à celles et ceux qui le découvrent pour la première fois. On a donc dû trouver un équilibre très fin entre ces deux besoins.

Au fi²nal, je pense qu’on est parvenus à un ressenti à la fois abordable et familier, au point que les fans, les vétérans, reprennent la manette et se disent immédiatement : « Oui, c’est bien ça. » C’est un résultat né de nombreuses discussions avec Team Ninja et nous en sommes très fiers.

Avec Ninja Gaiden 4, le premier nouveau volet de la série en 13 ans, quel impact espérez-vous qu’il aura sur l’avenir de Ninja Gaiden et plus largement, sur le genre de l’action ?
Sur un plan un peu personnel, j’ai grandi à l’âge d’or des jeux d’action 3D à l’arme blanche. Pour les gens de ma génération, on a l’impression que ce genre de jeu s’est fait plus rare ces dernières années. À la place, on a vu l’essor des Souls-like, qui ont effectivement connu un immense succès.

Évidemment, j’en ai apprécié beaucoup moi-même. Mais je pense qu’il y a une part de vérité dans l’idée que les jeux d’action 3D « classiques » se font plus discrets aujourd’hui. Peut-être est-ce un vœu pieux, mais j’ai le sentiment que de nombreux fans de jeux d’action commencent à avoir envie de retrouver ces sensations. Il serait temps d’y replonger, non ? [Rires]

J’ai vraiment l’impression que Ninja Gaiden 4 est le genre de jeu qui peut parler à ces joueurs-là. Si le jeu pouvait se faire une place dans l’histoire de l’action moderne et devenir une nouvelle référence du genre, j’en serais ravi. Et si Ninja Gaiden 4 pouvait en plus raviver la passion pour les jeux de slash-action, ce serait encore mieux.

Que pensez-vous du fait que Ninja Gaiden 4 soit compatible avec Xbox Play Anywhere, permettant d’y jouer sur Xbox PC, Xbox Series X|S, Xbox Cloud et d’autres supports ?
La série Ninja Gaiden a toujours connu des portages sur divers supports, y compris les consoles portables. Et il ne faut pas oublier que les volets 3D ont commencé sur Xbox. Le fait qu’elle revienne aujourd’hui sur cette plateforme, tout en proposant dès le lancement une large gamme d’options de jeu, en fait selon moi un excellent exemple de ce que les jeux peuvent offrir pour répondre à la diversité des joueurs d’aujourd’hui.

Pouvoir jouer à Ninja Gaiden 4 aussi bien chez soi que partout ailleurs, sur différents appareils, c’est un plaisir propre à notre époque.

Bien sûr, c’est un jeu exigeant, donc pour vraiment se concentrer, rien ne vaut une session à la maison. Mais si vous voulez simplement avancer un peu dans l’histoire, c’est aussi génial de pouvoir y jouer en déplacement. Cette flexibilité, c’est une vraie force. Personnellement, je suis le genre de joueur qui aime changer de façon de jouer et pouvoir choisir mon expérience m’aide à mieux comprendre la valeur de cette liberté.

Avec Ninja Gaiden 4, on retrouve l’ADN de la série, mais aussi une nouvelle intensité grâce à la Forme Bloodraven. Imaginons que maîtriser cette forme débloque 100 % du potentiel du personnage… Que se passe-t-il si, comme moi, on tente de finir le jeu uniquement en Forme de base ?
L’un des grands points forts de Ninja Gaiden 4, c’est que son gameplay repose solidement sur les fondations classiques de la série. À cela s’ajoute la possibilité de passer ponctuellement en Forme Bloodraven, ajoutant une couche dynamique au système de combat.

Cela dit, le niveau que vous avez essayé aujourd’hui se situe au tout début du jeu et il est conçu pour pouvoir être complété même sans trop utiliser la Forme Bloodraven. Mais à mesure que vous avancerez, vous commencerez à remarquer que l’intégration de ses techniques enrichit naturellement votre style de jeu. Le jeu est construit pour vous encourager à expérimenter, à vous adapter, à progresser.

Après tout, apprendre les mécaniques classiques et les nouveaux systèmes en même temps, ça ferait beaucoup à digérer d’un coup. Et comme les ennemis ne vous feront pas de cadeau pendant que vous apprenez, cela pourrait vite créer une impression de difficulté brutale. C’est pour ça qu’on vous encourage à tester progressivement la Forme de base et la Forme Bloodraven, pour découvrir les forces uniques de chacune.

Au final, si vous y parvenez, si vous apprenez à exploiter pleinement les deux styles de combat, alors Ninja Gaiden 4 révèle toute sa richesse. C’est là que le jeu devient une expérience inédite, véritablement digne de porter le nom Ninja Gaiden. Alors allez-y à fond et maîtrisez-le !

Ninja Gaiden 4 sortira le 21 octobre sur Xbox Series X|S, PC Xbox, Xbox Cloud Gaming (bêta) et Xbox Play Anywhere. Et jouez-y dès sa sortie avec le Game Pass.