Le jeu du tiroir : Bayonetta

Il y a déjà 10 ans, la sorcière Bayonetta faisait ses premiers pas sur Xbox 360 dans le titre éponyme. La déferlante d’action mêlée à cette direction artistique unique et ce gameplay irréprochable allait faire date. À l’occasion de la sortie du Bayonetta & Vanquish 10th Anniversary Bundle, il nous fallait revenir sur ce classique.

En 2010 donc, Devil May Cry a déjà vu naître son quatrième opus et la concurrence est bien maigre. Si tant est que l’on veuille se frotter au genre du beat’em up en 3D, les choix n’abondent pas. Mais depuis 2007 déjà, le tout jeune studio PlatinumGames travaille sur un coup d’essai qui allait devenir un coup de maître. Ledit studio comprend d’anciens membres clés de chez Capcom ayant notamment œuvré sur la saga Devil May Cry évoquée plus haut, il y a alors de quoi être rassuré sur la gestation de leur projet un peu fou.

Univers enchanteur

Les premières images ne font que confirmer l’impression : Bayonetta ne ressemble à rien d’autre que l’on ait pu voir alors. Bien sûr, la sorcière donnant son nom au jeu est au centre de l’attention. Un look, un accent, une manière de parler singulière et un charisme certain suffisent à créer une icône, bien avant que quiconque n’ait pu poser ses mains sur une manette.

L’univers qui l’entoure, démesuré et multipliant les références religieuses de divers horizons, faisant parfois fi de toute notion élémentaire de physique, ne fait qu’ajouter au charme de l’ensemble. Enfin, le caractère inédit du bestiaire d’anges corrompus et les seconds rôles improbables qui viendront pimenter l’histoire du titre parachèvent le tout. Il fallait planter un décor atypique, l’habiter de manière originale ? PlatinumGames avait déjà coché ses cases.

Gameplay envoûtant

Mais au-delà de l’esthétique, la claque allait venir de la prise en main du titre. Les fantaisies et les prouesses physiques de notre héroïne, pistolets attachés aux talons en tête, étaient non seulement bluffantes en termes d’animation pure, mais elles étaient toutes déclenchées par nos soins, dans un ballet frénétique entre nos yeux et nos doigts.

Bayonetta fait partie de ces jeux difficiles à comprendre pour celles et ceux qui les regardent et qui deviennent évidents lorsque l’on en prend le contrôle. Chaque combo, chaque esquive, chaque création permise par un game design pensé pour laisser notre imagination vagabonder est du fait de la joueuse ou du joueur et chaque erreur devient sa responsabilité.

En dépit de chorégraphies invraisemblables, d’un gigantisme permanent et d’un écran souvent rempli d’informations, le tout demeure d’une précision redoutable. L’esquive, baptisée « Witch Time », est au cœur du gameplay et devient vite instinctive. Heureusement, parce qu’il s’agit d’un outil indispensable pour espérer obtenir la meilleure note après chaque affrontement. Car le jeu vous pousse à l’exigence, à parfaire votre style pour accumuler toujours plus d’orbes et obtenir ainsi d’autres outils de destruction. Impossible d’ailleurs de vider le magasin lors de votre première partie, il va falloir y revenir et nul doute que ce sera toujours avec le même sourire aux lèvres…

Élixir de jeunesse

L’héritage laissé par Bayonetta est plus que précieux. Difficile en effet de ne pas concéder qu’il y ait eu un avant et un après. Y revenir, 10 ans plus tard, demeure un plaisir de chaque instant. On rit encore devant l’indifférence affichée de la sorcière, quel que soit le danger qui lui fait face. On reste pantois en admirant le design de certains boss en se demandant qui a pu y penser et comment. On reprend Fly me to the Moon au rythme des coups assénés par notre héroïne et on trouve ça normal, ou tout du moins cohérent, hypnotisés que nous sommes par un ensemble pourtant en théorie abreuvé de bien trop d’inspirations pour l’être. Bayonetta nous transporte dans sa folie et continue à nous fasciner à travers son action débridée avec la même ferveur qu’à sa sortie… C’est peut-être là que réside sa véritable magie.

On vous rappelle que le Bayonetta & Vanquish 10th Anniversary Bundle est disponible dès aujourd’hui, l’occasion de découvrir ou de re-découvrir les acrobaties de Bayonetta mais aussi l’excellent Vanquish, également développé par les orfèvres de PlatinumGames.